proposition
Autoriser toute personne majeure en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, à bénéficier d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie.« Mes 60 engagements pour la France », François Hollande, 26/01/2012
déchiffrage
Pour-
François Hollande
« Toute personne majeure en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander dans des conditions précises et strictes à bénéficier d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité. » « Mes 60 engagements pour la France » , 26-01-2012
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François Hollande
« Il faudra une procédure : quand une personne le demande, parce qu'elle n'en peut plus. […] Il ne s'agit pas de dépénaliser mais d'encadrer cette mort dans la dignité. » www.lexpress.com
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Eva Joly
« C’est un sujet sensible car il touche à notre conception de la vie, de la mort, de la solidarité, de la liberté, de la dignité. […] Il faut d’abord reconnaître les avancées de la loi Leonetti de 2005. Elle énonce l’interdiction de l’obstination déraisonnable, c’est à dire de l’acharnement thérapeutique. Elle légalise l’administration massive de médicaments aux malades pour soulager leur souffrance, quitte à ce que la dose soit létale. […] Je ne crois pas que ce soit suffisant. Je pense qu’il faut avancer vers l’aide active à mourir. […] Il n’existe aujourd’hui dans notre code pénal aucune distinction entre la mort donnée par compassion à autrui, à sa demande, et l’assassinat. Devons-nous laisser les citoyens sans repère, quitte à ce que certains se retrouvent devant les tribunaux ? Devons-nous laisser les magistrats face à ce vide juridique ? Je ne crois pas. […] Je veux en finir avec l’illégalité dans laquelle l’aide active à mourir est pratiquée. Etant illégales, ces pratiques ne respectent pas les règles de prudence telles que la collégialité. […] Je souhaite le pluralisme moral, à savoir le droit à disposer de soi-même et la possibilité pour chacune et chacun de choisir. Toute loi qui autoriserait l’aide médicalisée à mourir n’obligera évidemment personne à demander ces interventions. Mais elle n’interdira pas non plus à certains citoyens d’y recourir et de vivre ainsi selon leurs convictions morales. » Discours devant l’Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité, 24-03-2012
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Jean-Luc Mélenchon
« Nous sommes actuellement sous l’empire de la loi Leonetti qui a permis d’améliorer notre humanité. Cette question n’est pas politique au sens étroit du terme. Elle touche à nos convictions les plus profondes. Il y a un devoir de doute. Il faut accepter de s’interroger, de remettre en question ses certitudes. Pour moi, le suicide est l’ultime liberté. […] Pour ma part, je voudrais pouvoir éteindre moi-même la lumière. À supposer que j’en sois empêché, j’aimerais être aidé à passer avec amour par une main fraternelle. C’est pourquoi je suis partisan du suicide assisté. J’ai conscience que cela pose des difficultés. Par exemple : qui doit le faire ? » www.lavie.fr
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Marisol Touraine
responsable du pôle social au sein de l’équipe de campagne de François Hollande« Nous espérons que le plus de gens possibles trouveront un soulagement et une envie de vivre quand même, avec des soins palliatifs ou curatifs. Mais pour les autres ? Qui peut se substituer à la volonté d’une personne ? Qui peut se substituer à un malade qui constate que la façon dont il vit ne correspond pas à sa conception de la vie ? Chacun doit pouvoir vivre conformément à ses attentes, à son idée de la dignité. […] Nous constatons que la loi dite Leonetti, de 2005, permet le « laisser mourir ». Aujourd’hui, il s’agit de permettre d’aider à mourir. La frontière est certes ténue, et les modalités seront à discuter avec tous les acteurs. Il s’agit de fixer un cadre très strict de recueillement du consentement de la personne. Il s’agit d’encourager les directives anticipées, comme la désignation des personnes de confiance ; de garantir, aussi, le dialogue entre le médecin, les soignants, le malade et sa famille. Au final, le médecin ne doit pas être seul, il faut un collège de soignants, et respecter, bien sûr, l’objection de conscience pour le médecin. Et dans ce cadre strict, permettre une aide active à mourir. » Libération , 03-03-2012
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Jean-Luc Romero
président de l'Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) et conseiller régional PS d'Ile-de-France« Pour la première fois de l’histoire de notre pays, une première étape parlementaire est franchie en faveur d’une loi de légalisation d’une aide active à mourir. […] Cette aide active à mourir, qui ne concernera que de manière volontaire celles et ceux qui sont atteints d’une pathologie grave et incurable, en phase avancée ou terminale, permettra aux Françaises et aux Français de devenir maîtres de leur propre parcours de fin de vie. Associée à une loi garantissant un accès universel aux soins palliatifs, il existera alors en France une véritable alternative à la mauvaise mort que l’on connaît aujourd’hui trop souvent dans les établissements français et remettra le patient ou sa personne de confiance, désignée conformément à la loi actuelle, au cœur de la prise de décision. » Communiqué de presse , 18-01-2011
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Nicolas Sarkozy
« L’euthanasie légalisée risquerait de nous entraîner vers des débordements dangereux et serait contraire à notre conception de la dignité de l'être humain. La loi Leonetti est parfaitement équilibrée, elle fixe un principe, celui du respect de la vie. Pour le reste, laissons place au dialogue entre le malade, sa famille et le médecin. Cela s'appelle faire preuve de compréhension et d'humanité. On n'est pas obligé de légiférer sur tout et tout le temps. » Le Figaro Magazine, 10-02-2012
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Tugdual Derville
auteur de « La Bataille de l'euthanasie »« Il devrait être très consensuel de dire qu'il faut accompagner les personnes dans leur fin de vie en respectant leur dignité, plutôt que de passer à l'acte en levant l'interdit de « tuer ». C'est un mot fort, mais l'euthanasie qui est proposée est quand même un empoisonnement et c'est comme cela que ça se passe déjà aujourd'hui dans certains pays étrangers. J'espère par ailleurs que les décideurs pourront « dépiéger » le mot de « dignité », qui fait actuellement l'objet d'une guerre des mots. Il faut reprendre les termes qui ont été détournés et oser dire qu'une injection létale, c'est indigne de l'être humain. » www.lefigaro.fr , 17-02-2012
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François Bayrou
« [La loi Leonetti] constitue un équilibre qu'il faut préserver car elle évite deux écueils que je ne souhaite pas : d'un côté l'acharnement thérapeutique et de l'autre l'euthanasie qui porte un risque non négligeable de comportements contraire à nos valeurs. » AFP , 16-02-2012
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Marine Le Pen
« Il ne faut pas franchir le pas [de l’euthanasie]. La loi Leonetti me paraît suffisante, elle est un point d'équilibre ; si on va au-delà, nous assisterons encore une fois à un basculement, même s'il y a beaucoup de progrès à faire en termes de prise en charge et pour lutter contre la douleur. » La Croix , 14-02-2011
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Xavier Mirabel
président d'Alliance Vita« L'euthanasie est une mauvaise réponse aux questions légitimes que se posent les Français sur la souffrance, la dépendance et le grand âge. […] Le fait qu'un soignant puisse provoquer délibérément, en toute légalité la mort [serait une] terrible régression. » www.lexpress.com , 24-03-2012
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Jean-Luc Romero
président de l'Association du Droit Mourir dans la Dignité (ADMD) et conseiller régional PS d'Ile-de-France« Les politiques se prononcent sur l'euthanasie, ce qu'ils ne faisaient pas avant. C'est la première fois que ce thème est autant traité dans une campagne. » www.lexpress.com , 24-03-2012
1 commentaire
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Pierre
29-04-2012 | 23:02:35Malheureusement l'euthanasie n'est pas la conséquence d'un choix libre de la personne humaine :
c'est un choix fait sous la pression :
- de la souffrance / de la maladie (hier, et aujourd'hui)
- de la société (aujourd'hui, et demain)
Introduire la mort comme un médicament pour traiter la souffrance, c'est prendre le risque que ce remède miracle devienne "trop bien accepté" par la société, qui risquera immanquablement de préférer "les personnes âgées qui se font euthanasier" à "celles qui refusent de mourir dans la dignité".
Et si quand ce point de rupture sera arrivé, nous serons priés de mourir de "manière digne" (je parle des générations qui ont < 50 ans aujourd'hui... ces choses-là ne bougeront qu'en quelques décennies).
Pour des débats un peu sérieux sur le sujet :
http://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article93
http://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article86
http://michel.cavey-lemoine.net/
Pierre