proposition
Offrir aux jeunes déscolarisés de 16 à 18 ans une solution de formation, d'apprentissage ou un service civique. "Mes 60 engagements pour la France", François Hollande, 26/01/2012chiffrage
Le coût de la mise à disposition de solutions à l’ensemble des jeunes déscolarisés est estimé à 158 millions d’euros par an. Il dépend très fortement du choix opéré entre les différentes options pouvant être mises en œuvre pour accomplir cet objectif (retour dans l'enseignement scolaire, suivi en mission locale, signature d'un contrat d'apprentissage, intégration dans le dispositif de service civique). Il est considéré que ces dispositifs seraient destinés à un effectif de 40 000 jeunes, de 16 à 18 ans. Voir le détail du chiffrage
Détail du chiffrage
SOURCES
- INSEE
- Projet annuel de performance 2012 de la mission Emploi
- Etat de l'éducation 2011
COMMENTAIRE DU CHIFFRAGE
La mise en place d'une offre de formation à destination des jeunes déscolarisés pourrait prendre plusieurs formes : retour dans l'enseignement scolaire, suivi en mission locale, signature d'un contrat d'apprentissage ou encore intégration dans le dispositif de service civique. Selon les choix opérés, cette proposition peut aboutir à des coûts très divers.
Le nombre jeunes âgés de 16 à 18 ans en situation de déscolarisation est estimé à 90 000, mais on peut considérer que la moitié d'entre eux sont déjà en emploi ou participent à des dispositifs publics, notamment au travers des missions locales. Une cible de 40 000 jeunes est donc retenue dans cette analyse. La solution la moins coûteuse, qui est prise en compte dans l'hypothèse basse, serait d'adresser la totalité de ces jeunes aux missions locales et de les encourager à signer un CIVIS. Ce dispositif coûte jusqu’à 1 800 € par an et par bénéficiaire. Ce type d'encadrement est cependant plutôt destiné aux jeunes rencontrant de graves difficultés financières et sociales. Le développement massif du service civique serait également une option, beaucoup plus coûteuse quant à elle, puisque cet engagement est rémunéré. Son coût pour l’Etat s’élève à 11 000 € par an et par personne. Là encore, ce dispositif ne s'adresse pas à tous les jeunes, puisqu'il s'agit tout autant d'une expérience professionnalisante que d'un engagement individuel en faveur de la collectivité. Cette solution est retenue dans l’hypothèse haute. Le développement des contrats d'apprentissage, voire la réinsertion dans un parcours scolaire diplômant, sont également des options qui peuvent correspondre aux besoins des jeunes en situation de déscolarisation. L’estimation médiane correspond donc à un panachage de ces différentes solutions, appliquées à un ensemble constitué de 40 000 jeunes en situation de déscolarisation.déchiffrage
Pour-
François Hollande
« Je veux lutter contre la précarité des jeunes. J’offrirai à tout jeune déscolarisé de 16 à 18 ans une solution de formation, d’apprentissage ou un service civique. » Le Changement c'est maintenant, mes 60 engagements pour la France, 26-01-2012
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François Hollande
« Quand on regarde les chiffres du service civique, ils sont très faibles. [...] Le service civique ne peut pas en rester là. Cette hausse, ce ne sera pas 20 % [de la population de classe d'âge]. Mais si c'était déjà 10 % dès le début, donc [passer] de 15 000 à 65 000, ce serait déjà très important. » Discours de Trélazé, 21-09-2011
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François Hollande
« C’est terrible de mener une bataille contre l’échec scolaire, qui fait chaque année plus de 150 000 victimes, 150 000 qui sortent sans diplôme, sans qualification, de l’école. [...] Aucun jeune, aucun jeune de 16 à 18 ans – et je sais ce qu’est la déscolarisation dans beaucoup de nos villes et dans beaucoup de familles -, aucun jeune de 16 à 18 ans ne restera sans solution de formation, d’emploi ou même de service civique. Personne ne sera laissé là, de côté, abandonné, oublié ! » Discours du Bourget, 22-01-2012
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Europe Ecologie - Les Verts
« Encourager chaque jeune de 16 à 25 ans, en liaison avec les mouvements d'éducation populaire, à vivre une expérience personnelle choisie ou un engagement personnel fort pouvant prendre la forme d'un service civique, avec la garantie de pouvoir reprendre ses études au niveau auquel il les a laissées. » " Vivre mieux vers la société écologique, programme pour les temps qui viennent", 18-12-2011
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Martin Hirsh
président du Conseil d'administration de l'Agence du service civique« Je voudrais qu’on développe davantage [le service civique] pour les « décrocheurs » entre 16 et 18 ans, ceux à qui il faut proposer autre chose que l’école pour leur donner un nouveau départ. Cela peut être une mission sur l’environnement dans une ville ou un portage de repas à des personnes âgées, par exemple. Je souhaite enfin mieux soutenir le service civique déjà ouvert aux jeunes handicapés, pour atteindre une vraie diversité. » www.la-croix.com, 05-02-0011
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Martin Hirsh
président du Conseil d'administration de l'Agence du service civique« Nous ne créons pas le service civique par nostalgie. Nous le créons parce que nous croyons en l’avenir. Le service civique est un acte de confiance dans la capacité de notre jeunesse à servir l’intérêt général. [...] Le service civique est une réponse appropriée aux défis que nous traversons que personne ne pourra s’approprier, mais que chacun pourra faire sienne. Le service civique doit être le catalyseur de l’engagement. [...] Je tiens ici à réaffirmer la volonté du Gouvernement que le futur service civique constitue une opportunité pour tous les jeunes, quel que soit leur milieu d’origine ou leur niveau d’étude. » Discours à l'Assemblée nationale, 11-03-2011
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Nadine Morano
ministre chargée de l'apprentissage et de la formation professionnelle« Il faut repenser l'ensemble du dispositif et procéder à une véritable révolution culturelle. L'apprentissage et les formations en alternance doivent devenir un objectif national partagé. [...] Toutes les formations devraient proposer une partie en alternance pour permettre d'atteindre un taux d'apprentis de 10 % en 2015, contre 7 % seulement aujourd'hui. » www.lefigaro.fr, 10-12-2010
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Maryse Hedibel
maître de conférences à l'IUFM du Nord-Pas-de-Calais, chercheur en sciences sociales au CESDIP/CNRS« La massification de l’enseignement secondaire rend d’autant plus visibles les arrêts de scolarité avant 16 ans. Les conséquences en sont aujourd’hui plus sérieuses qu’elles ne l’étaient en période de quasi plein-emploi, car le niveau de diplômes requis pour occuper un emploi est aujourd’hui plus élevé, et les perspectives socioprofessionnelles des élèves qui quittent le système scolaire sans diplôme et/ou avant l’âge de 16 ans se sont considérablement réduites. [...] Dans certaines familles, le lien entre l’école, la formation et l’emploi est plutôt distant, car il n’existe pas d’exemple de travail salarié ou indépendant, dans le cercle familial proche ou dans le voisinage. [...] Un jeune qui arrête sa scolarité, un peu avant ou un peu après 16 ans, a peu de chance de retrouver une intégration scolaire ou du travail. Bien sûr il y a beaucoup de dispositifs qui existent et qui font un travail tout à fait intéressant, mais il y a aussi un certain nombre d’élèves qui passent au travers des mailles de ces dispositifs et qui se retrouvent sans solution. » Débat organisé par le Centre de Ressources Politique de la Ville, 30-01-2008
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Jean Leonetti
« Il existe déjà un service civique, qui n'est pas obligatoire. Il monte en puissance et c'est une réussite pour ceux qui y adhèrent. Nous proposons de le rendre obligatoire. Il serait rémunéré et se déroulerait sur deux mois, qui pourraient être scindés en périodes. Il concernerait des jeunes de 16 à 25 ans sur des actions de volontariat, soit dans l'associatif, soit dans les collectivités ou au niveau européen même. D'ici cinq ans, l'objectif serait qu'une génération entière ait effectué un tel service civique. Ce serait un premier contact avec le monde du travail et une formation sur les valeurs républicaines. » www.lejdd.fr, 25-10-2011