proposition
Engager un plan d’investissement massif pour la réhabilitation thermique des bâtiments. Il visera les 950 000 logements rénovés BBC (bâtiments basse consommation) et 43 millions de m² de bâtiments tertiaires par an, à l’horizon 2020. La rénovation des immeubles les plus énergivores sera prioritaire.Vivre mieux vers la société écologique, programme d'actions pour les temps qui viennent, 18/12/2011
chiffrage
Le coût d’un plan d’investissement massif dans la réhabilitation thermique des bâtiments est estimé à 243 millions d’euros par an. Ce montant a été établi à partir des aides actuellement allouées pour les travaux de rénovation thermique des logements privés. L’estimation médiane est obtenue en prenant l’hypothèse que 100 % des logements aidés peuvent prétendre aux aides de l’Agence nationale de l’habitat (Anah) et que 43 000 logements par an bénéficient de l’aide de solidarité écologique (ASE), comme cela est actuellement prévu. On considère que le coût moyen de la rénovation thermique des bâtiments tertiaires serait de 15 €/m² et qu’il n’y aurait pas de hausse massive du recours au crédit d’impôt pour le développement durable (CIDD). Voir le détail du chiffrage
Détail du chiffrage
SOURCES
- Projet annuel de performances 2012 – mission Ville et logement, mission Ecologie (www.performance.gouv.fr) Guide pratique de la rénovation thermique Guide aides de l’Anah 2011 (site de l’Agence nationale de l’habitat)
COMMENTAIRE DU CHIFFRAGE
Il existe actuellement quatre dispositifs d’aides aux ménages pour la rénovation thermique des logements :
- les aides aux propriétaires occupants, copropriétaires ou propriétaires bailleurs allouées par l’Agence nationale de l’Habitat (Anah) ; - l’aide de solidarité écologique (ASE), instaurée dans le cadre des investissements d’avenir par le Fonds d’aide à la rénovation thermique (FART) et qui n’est allouée qu’en complément d’une aide de l’Anah. Elle a pour objet d’aider les ménages propriétaires occupants à faibles revenus à mener à bien des travaux améliorant la performance énergétique de leur logement de 25 % minimum ; - l’éco-prêt à taux zéro plafonné à 30 000 € (ou 20 000 €, selon le nombre de travaux à réaliser). La moindre recette pour les banques est compensée par une exonération d’impôt sur les sociétés pour les banques soit une moindre recette pour l’Etat évaluée à 100 M€ au PLF 2012 ; - le crédit d’impôt développement durable (CIDD), disposition fiscale permettant au maître d’ouvrage de déduire de son impôt sur le revenu une partie des dépenses réalisées pour l’acquisition d’équipements en faveur de l’amélioration énergétique d’un bâtiment neuf ou encore en construction. En 2012, la moindre recette fiscale pour l’Etat liée au CIDD devrait s’établir à 1,4 Md€, dont 608 M€ pour la maîtrise de l’énergie.Pour le calcul, a été utilisé le montant moyen des aides de l’Anah pour la rénovation thermique (évalué à 2 600 € dans le Projet annuel de performance 2012 de la mission « Ville et logement »). L’aide de solidarité écologique s’établit à 1 100 € et peut être plafonnée à 1 600 € si une collectivité cofinance la subvention Anah et l’ASE. Les données sur les aides que pourront apporter les collectivités territoriales n’étant pas disponibles, le montant de 1 100 € a été retenu par convention. Ce fonds, institué pour la période 2010-2017, est doté par l’État de 500 M€ pour le traitement de 300 000 logements.
Ces deux types d’aides n’étant alloués que sous conditions de ressources (33 763 € pour un couple avec deux enfants en Île-de-France et 23 339 € en province), il est pris pour hypothèse que seulement 60 % de la population bénéficiera de cette aide. En effet, en 2009, selon l’INSEE, 60 % des ménages en France avaient un niveau de vie inférieur à 23 330 €.
Ainsi, pour le calcul de l’estimation basse, il est pris pour hypothèse que seulement 60 % des 950 000 propriétaires de logements pourront prétendre à des aides de l’Anah et à l’ASE (sur 2012-2017, date de fin du dispositif). Les 40 % restants ne bénéficieront d’aucune aide directe mais pourraient prétendre au CIDD et/ou à l’éco-PTZ. En revanche, pour les estimations haute et médiane, il est pris pour hypothèse que la candidate souhaite orienter son aide uniquement vers les ménages les plus modestes tels que les 950 000 logements pourront bénéficier de aides de l’Anah. Enfin, pour l’estimation haute, il est aussi pris comme hypothèse une accélération du recours au CIDD (50 % de ménages supplémentaires en bénéficieraient), ce qui se traduirait par un surcoût de 300 M€.
Par ailleurs, en ce qui concerne les travaux de rénovation thermique pour les bâtiments du tertiaire, aucun dispositif d’aide directe, indirecte ou d’avantage fiscal n’existe aujourd’hui. Si la candidate envisage de créer un nouveau dispositif, il serait souhaitable qu’elle en précise les contours, afin qu’un chiffrage puisse être établi plus précisément (avantage fiscal, aide directe ou indirecte, etc.).
Aujourd’hui, seule l’Ademe peut apporter un accompagnement ou une assistance à maitrise d’ouvrage (conseils) pour les entreprises du tertiaire qui la sollicitent avant de lancer des travaux de rénovation thermique. Cependant, il a été retenu comme hypothèse que le coût moyen d’aide à la rénovation thermique pour les logements (environ 26 €/m²) pourrait être appliqué aux bâtiments du tertiaire (estimation haute). Pour l’estimation médiane et basse, ce coût moyen a été revu à la baisse, respectivement à 15 €/m² et 10 €/m², compte tenu du fait que les travaux de rénovation thermique dans les locaux de bureaux ne sont pas systématiquement de même envergure que ceux d’un logement (travaux classiques retenus : fenêtres, toitures, isolation). Ainsi, dans l’estimation médiane, le financement de la rénovation thermique de 4 778 000 m²/an de bâtiments tertiaires est estimé à 72 M€.
déchiffrage
Pour-
Europe Ecologie - Les Verts
« L’objectif est de rénover thermiquement d’ici 2050 l’ensemble des bâtiments et d’imposer aux nouveaux une réglementation exigeante de « facteur 4». Les bâtiments publics et les logements des ménages à revenus modestes seront prioritaires. […] Notre volonté, c’est de maintenir la spécificité et la vocation du logement social en augmentant les financements publics. » Vivre mieux vers la société écologique, programme d'actions pour les temps qui viennent, 18-12-2011
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Parti Socialiste
« Nous lancerons un vaste programme d’isolation thermique de l’habitat ancien afin de garantir la réalisation des engagements du Grenelle pour l’habitat, en particulier « réduire les consommations d’énergie du parc des bâtiments existants d’au moins 38 % d’ici à 2020 ». Le plus rapidement possible, 70 000 logements sociaux HLM, parmi les moins performants au plan thermique, seront portés à une consommation maximale de 150 kW hep/m²/an, en favorisant le recours accru aux énergies renouvelables. » Projet socialiste 2012, Le changement - L'intégrale , 16-04-2011
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François Hollande
« Mon objectif est de promouvoir une société de sobriété énergétique. La priorité sera d’agir sur le bâti, qui absorbe près de 40 % de la consommation d’énergie. La rénovation thermique aura, en outre, l’avantage de préserver le pouvoir d’achat des Français et d’offrir un gisement d’emplois considérable : plus de 150 000 d’ici à 2020. Là encore, des actions importantes sont à mener pour améliorer notre efficacité énergétique : généralisation des appareils de faible consommation, diminution des pertes en ligne, stockage de l’électricité. » Le Monde, 28-11-2011
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Accord PS-EELV
« A cet égard, nous renforcerons la dynamique engagée dans le cadre du plan bâtiment Grenelle en portant le rythme des rénovations BBC à un million de logements par an, avec priorité à l’éradication de la précarité énergétique et la rénovation des immeubles les plus énergivores. Un effort massif sera fait sur les bâtiments tertiaires. Une tarification progressive de l’électricité et du gaz permettra le droit effectif de tous aux services énergétiques de base, tout en luttant contre les gaspillages. » « 2012-2017 : socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble », 15-11-2011
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MoDem
« La question du logement est aussi celle de l’urbanisme et de la qualité du bâti. Nous devons donner une priorité à la manière dont nos lieux de vie sont conçus. Pour cela, nous voulons […] une politique de reconquête des sols face aux pollutions et à l’imperméabilisation ; la prise en compte des risques technologiques et naturels ainsi que des nuisances sonores ; le renforcement des dispositions de développement durable dans les principes d’urbanisme : urbanisme bio-climatique, développement de « quartiers durables », etc. […] Dans le domaine du bâtiment, nos priorités sont également de mettre en œuvre des allégements de fiscalité vraiment incitatifs pour la construction aux normes de qualité environnementale et d’inciter à la réhabilitation du patrimoine bâti par une modulation des taxes foncières en fonction des performances énergétiques des bâtiments. » Le projet humaniste, 06-12-2009
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Front de gauche
« Nous agirons pour la généralisation, dans l’ensemble du parc d’habitation public et privé, des normes environnementales, pour l’application des normes réduisant les factures énergétiques et les émissions de CO2 et pour l’émergence d’une filière de l’éco-construction. […] Nous mettrons en place un plan national de remise aux normes énergétiques des logements et de l’ensemble des bâtiments publics. Nous créerons pour les particuliers une allocation sur condition de ressources pour financer la rénovation thermique des logements. » L’humain d’abord, Programme du Front de Gauche et de son candidat commun Jean-Luc Mélenchon, 15-09-2011
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Union pour un Mouvement Populaire
« Un « Grenelle des normes de construction et d’urbanisme » pour passer d’un urbanisme de normes à un urbanisme de projets et lutter contre les abus de droit. La lourdeur des procédures et les complexités de l’urbanisme sont de véritables freins à la construction. La multiplication désordonnée des normes de construction (normes sismiques, ascenseurs, places de parking, handicap, énergie, sécurité incendie, etc.) et des normes d’urbanisme […] a fortement limité les droits à construire et participe à l’augmentation des coûts de construction. Il faut transformer les Plans locaux d’Urbanisme (PLU) en documents dynamiques de programmation du logement dans les zones tendues, pour que les objectifs des programmes locaux de l’habitat (PLH) soient mieux intégrés (opposabilité des PLH) : déterminer les espaces à urbaniser, fixer un délai de mise en urbanisation et définir un contenu de programme. » Convention Logement, 15-11-2011